Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne discuteront de la situation en Géorgie lors de leur réunion à Bruxelles le 27 mai. Bruxelles espère toujours que la loi controversée sur les "agents étrangers" du pays, qui devrait enfin être adoptée cette semaine, sera retirée ou suffisamment atténuée. Le projet de loi a été fortement critiqué par les pays occidentaux et les groupes de défense des droits pour avoir créé un cadre répressif à l'encontre de la société civile et des médias libres.
Tant que la loi n'est pas adoptée, l'UE n'est pas susceptible d'agir. Mais quelles sont alors les options de l'Union européenne? La Commission européenne aura pour mission de rédiger un document, et il y a environ quatre grandes actions possibles : réduire les fonds de l'UE alloués au pays, sanctionner les hauts responsables politiques géorgiens, retarder le processus d'adhésion de la Géorgie à l'UE et suspendre la libéralisation des visas.
L'option la plus évidente, actuellement envisagée par le Congrès américain, est d'imposer des gels d'actifs et des interdictions de visa aux principaux politiciens géorgiens. La difficulté ici réside dans la nécessité d'unanimité parmi les Ãtats membres de l'UE, ce qui sera difficile à obtenir.
Réduire les fonds du budget de l'UE est une action que la Commission européenne peut entreprendre sans l'aval des Ãtats membres, mais un obstacle se présente également. La Géorgie reçoit environ 85 millions d'euros (92 millions de dollars) par an en subventions, dont une partie va directement à l'Ãtat et une autre à des organisations du pays. Une grande partie de cet argent soutient le secteur de la société civile du pays, quelque chose que Bruxelles veut protéger maintenant plus que jamais.
Contexte approfondi : Que se passe-t-il alors pour le processus d'adhésion de la Géorgie à l'UE? Lorsque le Parlement géorgien a voté en faveur de la législation controversée pour la troisième fois le 14 mai, l'UE a publié une déclaration notant que "l'adoption de cette loi a un impact négatif sur le progrès de la Géorgie sur la voie de l'UE".
Pour le moment, la Géorgie possède le statut officiel de candidat, et la prochaine étape est d'ouvrir des négociations d'adhésion. Cependant, dans une large mesure, le point est discutable car aucune décision d'élargissement n'est attendue prochainement. Le grand rapport de la Commission européenne sur la question est prévu pour octobre, puis, sur cette base, les Ãtats membres de l'UE décideront en décembre.
Une légère complication est qu'il est très probable qu'à la fin de juin, l'UE visera à entamer formellement des négociations d'adhésion avec la Moldavie et l'Ukraine, ainsi qu'à faire avancer les processus d'intégration de l'UE de la Serbie et du Monténégro. Il y a déjà beaucoup de délicates chorégraphies politiques pour tenter de satisfaire les divers camps des Ãtats membres de l'UE qui militent en faveur des candidats à l'UE dans les Balkans occidentaux et en Europe de l'Est. Très peu de responsables de l'UE avec qui j'ai parlé veulent compliquer davantage les choses en ajoutant la Géorgie à l'équation.
Certains membres du Parlement européen ont demandé que le statut de candidat de la Géorgie soit annulé, mais il s'agit d'une démarche qui n'a jamais eu lieu dans l'histoire de l'UE. Et pour cela, il faudrait obtenir l'illustre unanimité.
Le scénario le plus probable est de maintenir le statu quo : la Géorgie resterait candidate à l'adhésion à l'UE, mais sans que les négociations d'adhésion ne commencent de sitôt. La question pour les décideurs politiques est de savoir si le gouvernement géorgien verrait même cela comme un revers. Les négociations prennent des années même avec les meilleurs candidats, et le parti au pouvoir Rêve géorgien peut toujours faire valoir le fait que c'est en fait eux qui ont obtenu le statut de candidat de la Géorgie en 2023.
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Par RFE/RL
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